Yvon Charest

Yvon Charest

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« L’Université Laval est l’une des trois meilleures écoles d’actuariat au Canada. J’ai reçu une solide formation qui m’a permis d’avoir une carrière vraiment intéressante à Québec et qui m’a rendu très heureux. »

Grand diplômé de l’Université Laval, bachelier en actuariat et philanthrope engagé, Yvon Charest lutte et milite depuis plusieurs années pour contrer les inégalités. Après avoir occupé les fonctions de président et chef de la direction chez iA Groupe financier pendant 18 ans, M. Charest a fait le choix de redonner à l’université et à la société qui lui ont tant offert.

 

L’appel des mathématiques

Né à Charlesbourg en 1956, Yvon Charest a toujours adoré les mathématiques. Sans trop savoir ce qu’il souhaitait faire plus tard, il se souvient qu’en 4e secondaire, il avait vu un dépliant sur l’actuariat. La graine était semée. Quand les représentants de l’École d’actuariat de l’Université Laval sont venus le voir alors qu’il étudiait en sciences pures et appliquées au Cégep Limoilou, c’est là qu’il a décidé que c’est ce qu’il voulait faire!

 

Une carrière prolifique

Dès sa sortie de l’Université Laval, en 1979, M. Charest amorce sa carrière professionnelle chez Industrielle Alliance. Après avoir occupé de nombreux postes au sein de l’entreprise, il devient le président et chef de la direction en 2000. Des fonctions qu’il occupera jusqu’en 2018. Ses compétences et ses engagements communautaires lui ont valu de nombreux honneurs. Il est nommé personnalité financière de l’année à trois reprises, en 2004, 2008 et 2015, par l’Industrie financière du Québec. En 2013, il reçoit un doctorat honoris causa de l’Université Laval et, en 2017, il est fait Officier de l’Ordre du Canada. Flatté par les distinctions reçues, M. Charest reste humble. « La reconnaissance est un cadeau. Il ne faut pas en faire un besoin. »

 

Une prise de conscience

Yvon Charest identifie deux enjeux que l’on doit combattre en tant que société. D’abord l’individualisme. « C’est un train qui va nous conduire dans un mur et il faut se battre contre ça. Je crois que l’individualisme poussé à l’extrême fait en sorte que les gens veulent performer à tout prix et se mettent une pression énorme sur eux-mêmes. Et je constate que tout ça a des effets néfastes sur la santé mentale de la population. On n’a pas besoin d’être le meilleur dans tout. »

Ensuite, M. Charest dénonce les inégalités grandissantes. « C’est un phénomène assez récent. Quand on regarde sur une période de 100 ans, les inégalités ont été assez faibles entre 1940 et 1980. Immédiatement après la 2e Grande Guerre, les gens ont travaillé beaucoup plus ensemble. Par la suite, les inégalités ont commencé à apparaître. Il y a des gens qui en ont bénéficié, comme moi, et il y en a qui en ont souffert. Alors, quand tu en bénéficies, tu fais quoi? La philanthropie est une réponse à cet enjeu. »

La réussite n’est pas seulement une question d’efforts, selon M. Charest. Il faut savoir reconnaître les chances que nous avons eues dans la vie. « Quand on est en santé, parfois on oublie cette chance qu’on a. Moi, je l’ai eue. Je pense aussi qu’on a eu la chance d’être nés au Québec et d’avoir accès à une éducation de qualité. Et finalement, une chance qu’on oublie peut-être trop souvent, c’est l’importance des gens qui nous ont aidés lors des périodes un peu plus difficiles de nos vies. »

 

La philanthropie : une façon d’aider

Les organismes communautaires et philanthropiques font des miracles avec l’argent qu’on leur donne, selon M. Charest. « Souvent, les gens ont le réflexe de dire : moi, je paye des impôts et le gouvernement va s’occuper de ça. Mais quand je regarde tout ce que font les organismes de nature communautaire et de nature philanthropique, je crois vraiment que quand on leur donne de l’argent, c’est de l’argent très bien investi. »

Pour expliquer son appui à l’Université Laval, le Grand diplômé reconnaît l’importance de sa formation à l’École d’actuariat. « L’Université Laval est l’une des trois meilleures écoles d’actuariat au Canada. J’ai reçu une solide formation qui m’a permis d’avoir une carrière vraiment intéressante à Québec et qui m’a rendu très heureux. Il était temps que je remercie l’Université Laval pour la carrière que j’ai eue. »

 

Son entrée dans le programme Les Cent-Associés

M. Charest a prononcé de nombreux discours dans sa vie pour promouvoir la philanthropie. Il avait l’habitude de diviser son propos en trois parties : pourquoi donner? à qui donner? et finalement, combien donner? « J’ai réalisé que les francophones avaient une difficulté inouïe à discuter du montant à offrir. Alors, à partir du moment où la question “combien donner” est réglée, le discours de sollicitation est simplifié d’environ 75 %. »

C’est exactement ce qu’a fait La Fondation de l’Université Laval lorsqu’elle a approché M. Charest avec le programme Les Cent-Associés qui vise à réunir 100 donatrices et donateurs d’exception. « Je sais que ça va faire tellement cliché de dire que, quand les gens de la Fondation sont venus me voir, j’ai accepté spontanément. Mais ils m’ont parlé à peu près 10 minutes et après, j’ai dit : j’embarque! » Pour le diplômé en actuariat, donner à l’Université Laval afin que des étudiantes et étudiants puissent s’y former grâce à des bourses, c’est la meilleure façon de donner au suivant.

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