Rédigé par Véronique Hébert
Afin de vous faire découvrir les membres de la grande équipe de la Bibliothèque et en apprendre plus sur leur parcours inspirant, je vais cette fois à la rencontre de Pierre Lasou, bibliothécaire des communications savantes. Né à Saint-Omer dans le Nord de la France, il me parle avec douceur de sa mère aux origines italiennes qui était enseignante d’espagnol, de son père assureur et de son frère cadet. Dès son jeune âge, Pierre a des difficultés d’apprentissage et l’école est pour lui tout un défi. La lecture et l’écriture sont des épreuves. Il me raconte que son seul rêve d’enfant était de s’en sortir et de terminer chaque année scolaire. Heureusement, grâce au soutien de sa mère qui a détecté qu’il avait besoin d’aide, un orthophoniste lui permet d’apprendre à mieux vivre avec la dyslexie.
Une étape à la fois, Pierre m’avoue qu’il a toujours été un élève studieux et très persévérant, ce qui lui a permis de réussir à l’école primaire et secondaire. Sa personnalité réservée inquiète toutefois sa mère sur le futur de son fils aîné. À cette époque, il n’aime pas particulièrement la lecture, mais un conseiller en orientation lui parle de l’option de se diriger vers la littérature. Il prépare donc sa valise et du haut de ses 17 ans, s’installe en chambre à Strasbourg (à six heures de la maison familiale) où il commence un cours technique en information et communication. Il y découvre le monde passionnant de la documentation et des œuvres littéraires. Il me raconte qu’à cette période, il voit enfin la lumière au bout du tunnel, les lettres valsent moins devant ses yeux et il apprend rapidement à être plus autonome loin de la maison. Il poursuit ensuite avec un diplôme universitaire en documentation musicale à Toulouse. Pierre m’en parle avec un vif intérêt. La musique étant une de ses passions, il découvre pendant cette formation la variété de genres musicaux et l’histoire s’y rattachant.
À l’âge de 21 ans, l’étudiant retourne près de Saint-Omer et s’installe à Lille pour commencer un diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) en sciences de l’information. À la fin de son cours, il fait des pieds et des mains pour trouver une solution afin de réaliser un stage lui permettant d’éviter le fameux service militaire (obligatoire pour encore quelques mois à cette époque en France). Débrouillard, il déniche un stage avec un contrat de 18 mois en coopération internationale… à Montréal, au Canada! Il arrive donc dans la belle province à 23 ans; le réseau des coopérants l’accueille chaleureusement et l’aide à se trouver un appartement sur le Plateau-Mont-Royal. Il y fait la connaissance de nombreux Français et côtoie ses premiers Québécois, dont Gilles Teasdale. Il me raconte en riant : « Sur mon visa de travail, il était noté que mon poste était Documentaliste, découpeur d’articles… Très pratique pour penser se trouver du boulot après ce contrat! »
Il se souvient d’ailleur d’un premier séjour en sol américain, alors qu’il accompagne des collègues coopérants à un congrès et vit sa première vraie tempête de neige, ne voyant ni ciel ni terre et devant s’arrêter en pleine route. Il en aura vécu bien d’autres depuis son arrivée!
Son contrat approchant de la fin, Pierre vient visiter la ville de Québec et y découvrira le Festival d’été avec bonheur. Parmi les offres d’emplois qu’il consulte, il aperçoit un poste temporaire à la Bibliothèque de l’Université Laval. Il postule et obtient un premier contrat. Le monde est définitivement petit, puisqu’il réalise que son supérieur, Guy Teasdale, est le frère de ce Gilles qu’il a connu comme coopérant international! Il me parle avec beaucoup d’admiration de Guy et de tout ce qu’il a appris à ses côtés. Claude Bonnelly, Rida Benjelloun et Robert Crispo sont aussi des collègues qui marqueront ses premières années en poste. Le mandat qu’on lui confie le passionne : le projet de la diffusion des thèses en version électronique est à ses débuts. Après deux années de contrat, il obtient le poste de coordonnateur des ressources électroniques.
Dans ses loisirs, il découvre la cinémathèque de la Bibliothèque, qui à cette époque lui a permis de découvrir des trésors cinématographiques à peu de frais. Il fera la rencontre d’Annie, une Québécoise qui étudie au doctorat à l’Université Laval. En 2010, la belle petite Sofia arrive dans la vie du couple. Même si son plan initial n’était pas de s’installer de manière permanente au Québec, Pierre est comblé. La vie de famille et son poste à l’Université sont les ancres de ce beau voyage qui se poursuit.
Depuis 2015, Pierre occupe le poste de bibliothécaire en communications savantes. Il travaille dans l’équipe de Guy Bilodeau et continue à évoluer avec les dossiers de recherche, l’hébergement des revues scientifiques, la structure Agile, et la plateforme numérique. Il me confie que la musique occupe toujours une place de choix dans sa vie, tout comme le cinéma, la natation, le camping et le plein air en famille.
Merci Pierre pour cette belle rencontre et ce voyage dans le temps!