Semer, transmettre, inspirer
Quand une donatrice et un boursier se rencontrent autour d’un même idéal, le don de soi devient dialogue et transmission. Nathalie Pratte et Louis-Vincent Grand’Maison témoignent ainsi qu’à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, le sens de l’engagement se propage de coeur à coeur, de génération en génération. Cette histoire inspirante est le reflet de valeurs profondément ancrées à l’Université Laval. Celle d’une femme qui a consacré sa carrière à la protection de l’environnement et d’un étudiant au parcours atypique, porté par sa volonté de contribuer au bien commun. Tous deux attachés à leur faculté, ils sont unis par leur passion pour l’environnement et leur implication sociale.
Des valeurs qui transcendent les années
Diplômée de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Nathalie Pratte a oeuvré en génie forestier avant de s’orienter vers la consultation puis, à la fin des années 2000, elle se consacre à l’administration de sociétés. À l’approche de la retraite, soutenir la relève en environnement lui apparaît comme une évidence. « Je m’engage pour appuyer des étudiantes et étudiants brillants, remplis d’initiatives, qui ont le goût de changer le monde, confie madame Pratte. Je me vois en eux, quand j’étais à leur place avec ce même feu ardent. Il ne s’agit pas seulement de soutenir un projet d’études, mais de reconnaître ce pas de plus qu’ils font pour changer les choses. » Par la philanthropie, Nathalie Pratte souhaite créer un pont entre les générations, un relais d’espérance. Et ce pont, elle l’a trouvé auprès des jeunes boursières et boursiers.
La bourse-passerelle : une main tendue
Louis-Vincent Grand’Maison, étudiant à la maîtrise en sciences géomatiques, fait partie de ceux qui bénéficient de son soutien. Lors de son baccalauréat en environnements naturels et aménagés, il a reçu deux bourses, dont la Bourse-passerelle Nathalie Pratte en environnement, qui favorise l’accès aux programmes de maîtrise liés à ce domaine. Après cinq ans sur le marché du travail, il a choisi d’effectuer un retour aux études, animé par son engagement bénévole de longue date et son désir d’avoir un plus grand impact social. Il avait notamment initié un projet d’aménagement des écosystèmes naturels sous les lignes d’Hydro-Québec, sur la Rive-Sud de Montréal, afin d’y favoriser la biodiversité. « Une graine était semée de mon côté et quand je suis arrivé à la Faculté, c’était le terreau fertile pour la faire éclore », image-t-il. S’il n’a jamais attendu d’être soutenu pour faire preuve de leadership et d’engagement, il admet que la Bourse-passerelle lui a donné du vent dans les voiles : « Je la vois comme une reconnaissance que mon choix de retourner aux études était le bon, et que mes actions font déjà une vraie différence. »

Une café pour perpétuer la générosité
Reconnaissant, Louis-Vincent a écrit à Nathalie Pratte pour l’inviter à échanger autour d’un café. Proposition acceptée avec enthousiasme par madame Pratte qui trouve, dans ces rencontres avec la relève, le véritable sens de son don. « Mon engagement est ancré dans le contact humain. Un dialogue intergénérationnel tellement essentiel se crée, car quand les jeunes d’hier transmettent à ceux d’aujourd’hui, c’est porteur d’avenir pour la Faculté. » Ce sentiment est partagé par Louis-Vincent. « Ce qui m’a le plus marqué, dit-il, c’est de savoir qu’on m’a reconnu pour les valeurs que je porte. Dans 20 ans, ce sont ces rencontres avec les personnes donatrices dont je me souviendrai. »
Inspiré, Louis-Vincent a décidé de poser un geste fort symbolique à son tour. En tant qu’ambassadeur étudiant de la Campagne Communauté ULaval 2025, il a annoncé un don de 100 $ en faveur du Fonds Nathalie Pratte en environnement : « Je l’ai fait avec modestie, mais pour montrer l’exemple. Pour encourager les autres à s’impliquer, la meilleure façon, c’est de commencer soi-même. Ensuite, l’effet multiplicateur. »
Le cercle vertueux à la faculté
Nathalie et Louis-Vincent croient que cet élan de générosité à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique s’explique naturellement. Étudier l’environnement permet de développer une sensibilité à ce qui nous entoure, pour la nature autant que les communautés et les individus. « Le développement durable et la philanthropie ont cela en commun de penser au bien collectif avec une vision à long terme », avance madame Pratte. Louis-Vincent confirme que la conscience environnementale de son milieu facultaire se prolonge jusqu’à une conscience sociale particulièrement développée : « Quand on entre au pavillon Abitibi-Price pour la première fois, on ressent une atmosphère particulière sans trop savoir pourquoi. Puis on découvre que chacun, à sa manière, s’engage pour une cause. » Sans doute est-ce le plus beau fruit né de ce lien entre la donatrice et son boursier. Ensemble, ils incarnent une idée toute simple mais puissante : qu’un seul geste peut faire germer mille possibilités.