C’est avec l’ambition de simplifier la recherche d’emploi et de rendre les offres plus humaines que Charles Giroux et Christophe Duchesne, tous deux diplômés de l’Université Laval, ont cofondé l’application Plazza.
Une rencontre marquée par la complémentarité
Cette idée mijotait déjà depuis environ un an dans l’esprit de Charles Giroux, diplômé du baccalauréat en génie mécanique, lorsqu’il a contacté Christophe Duchesne, diplômé du baccalauréat en génie logiciel. «J’avais beaucoup d’idées, mais comme j’ai étudié en génie mécanique, je n’avais pas les compétences techniques nécessaires pour concevoir ce projet», explique-t-il.
«J’avais déjà approché quelques personnes pour leur parler de mon projet, notamment via LinkedIn, raconte Charles. Un soir, j’ai envoyé une demande de connexion et un message à Christophe, alors sur le marché du travail. Leur première rencontre confirme leur affinité. «Nous sommes tous les deux repartis avec un bon feeling», se souvient Charles.
Christophe, lui aussi doté d’une fibre entrepreneuriale, avait suivi le cours Introduction à l’entrepreneurship technologique, offert par la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. La proposition de Charles est arrivée à point pour lui. «C’est une chose de se lancer, mais ça peut être plus difficile de se lancer seul et d’avoir l’idée. La porte s’est ouverte, et j’ai saisi l’occasion», confie-t-il.
Son parcours universitaire, les stages qu’il a réalisés et son expérience de travail lui ont permis de développer des connaissances précieuses, concrètes et applicables au développement de ce projet. Leur complémentarité est rapidement devenue un atout. Charles agit aujourd’hui comme président de l’entreprise, tandis que Christophe occupe le rôle de directeur produit.
Un écosystème à dimension humaine
Face à la multiplication des canaux de communication, Plazza propose un environnement simplifié, tant pour les candidates et candidats en recherche d’emploi que pour les employeurs. Bien plus qu’une plateforme de recrutement traditionnel, ils considèrent Plazza comme un véritable écosystème. «Nous avons créé notre propre petit monde, où on parle le même langage. On y a standardisé l’information et simplifié les communications», explique Charles.
En effet, les candidates et candidats peuvent indiquer leurs disponibilités, leur expérience et leur niveau d’éducation. De leur côté, les entreprises peuvent afficher leurs offres d’emploi, le salaire offert et le type de profil recherché.
Mais par-dessus tout, Plazza vise à humaniser les offres d’emploi et les rendre plus attrayantes. Charles souligne le décalage entre la culture d’entreprise et les offres traditionnelles : «Lorsqu’on choisit un emploi, il doit y avoir un fit culturel avec l’entreprise. Elles ont souvent de très gros budgets marketing pour mettre de l’avant leur culture d’entreprise, mais lorsqu’on consulte les offres, on ne ressent pas d’émotions!»
Plazza souhaite ainsi changer la dynamique du marché de l’emploi, en favorisant la compatibilité entre le candidat et la culture organisationnelle. Les employeurs ont la chance de mettre en valeur leurs couleurs et leur environnement de travail, alors que les candidates et candidats sont encouragés à personnaliser leur profil en ajoutant une photo et même une vidéo de présentation.
Des bases solides pour une vision ambitieuse
Les deux fondateurs se réjouissent de la réponse favorable des entreprises qui ont adhéré à leur plateforme. Entre juin et septembre, plus d’une centaine d’entreprises, incluant des organisations bien établies dans leur secteur, ont adopté la philosophie de Plazza. L’application, offerte gratuitement pour le moment, a déjà été téléchargée plus de 1000 fois au cours des derniers jours. L’application promet d’être prête pour une utilisation optimale en octobre prochain.
L’exécution dans les prochains mois sera cruciale. Les deux entrepreneurs expliquent qu’ils prendront le temps de bien solidifier leurs fondations afin de satisfaire les attentes de leurs clients. Mais leur vision dépasse déjà ce premier jalon. Ils souhaitent notamment propulser leur projet pour permettre à de plus grandes organisations de centraliser leurs offres d’emploi ou de stages, notamment celles qui œuvrent dans le secteur de l’éducation.
Pour un avenir du travail tourné vers l’humain
Charles et Christophe ajoutent que ce projet est aussi étroitement inspiré par leurs premières expériences professionnelles, marquées par les relations humaines et les amitiés développées au travail. Dans un monde accéléré par les technologies, où on remarque de plus en plus de dossiers de candidature générés par l’intelligence artificielle, Charles et Christophe insistent sur l’importance de l’humain.
«Sur le plan du recrutement, j’ai l’impression qu’on va retrouver un hybride entre l’utilisation des technologies et des contacts en personne, qui ont beaucoup de valeur», s’exprime Christophe, qui estime qu’il est essentiel de prendre le temps de bien comprendre l’humain derrière le candidat. «Plusieurs personnes peuvent nous surprendre, et c’est important de donner une chance et considérer le côté humain.», poursuit-il.
Et à leurs yeux, on le remarque de plus en plus avec la nouvelle génération, qui souhaite avant tout profiter de la vie. «Lorsqu’elles peuvent s’épanouir, ces personnes font de meilleurs employés», conclut Christophe.