Marie-Maude Denis, diplômée au baccalauréat en communication publique, profil journalisme

Marie-Maude Denis

Plutôt que de se spécialiser dans un domaine particulier, Marie-Maude Denis a choisi de se consacrer à un genre : le journalisme d’enquête. Une vocation qui ne s’émousse pas avec les années.

Son parcours

Marie-Maude Denis : toujours passionnée

Dans le cadre de la série d’articles Que sont devenus nos Remarquables, la Direction de la philanthropie et des relations avec les diplômées et diplômés a rencontré Marie-Maude Denis, lauréate du prix Jeune diplômé en 2015.

Titulaire d’un baccalauréat en communication publique, profil journalisme, de l’Université Laval, Marie-Maude Denis est à la barre de l’émission Enquête depuis maintenant dix ans. Cette longévité, dans un rôle aussi exigeant, représente pour elle une grande fierté. « C’est un rôle qui vient avec une charge de travail importante et une certaine pression, mais c’est un privilège pour moi de faire un métier qui est aussi gratifiant et où je reçois plus que ma part de compliments du public. »

Plutôt que de se spécialiser dans un domaine particulier, Marie-Maude Denis a choisi de se consacrer à un genre : le journalisme d’enquête. Une vocation qui ne s’émousse pas avec les années. « Chaque nouveau reportage, c’est une nouvelle aventure. C’est un nouveau monde, de nouvelles personnes avec qui j’interagis. Donc ça, c’est très nourrissant et ça m’a donné l’occasion de toucher à beaucoup de choses. » Et des sujets, elle en a couvert. Des histoires sur la corruption et la collusion, des reportages à portée politique, mais aussi d’autres dossiers plus humains qui l’ont profondément marquée. « À l’hiver 2025, j’ai fait un reportage sur la crise des surdoses de fentanyl, très terrain, très proche des personnes qui sont aux prises avec la toxicomanie, les familles des personnes qui ont fait des surdoses… puis honnêtement, je me suis dit : c’est plus qu’un reportage, ce que je viens de faire. Je viens de vivre une expérience de vie. »

Elle a également animé l’émission Les stagiaires, une série documentaire qui suivait le parcours de six apprentis journalistes dans la salle des nouvelles de Radio-Canada. Une expérience qui l’a profondément touchée. « J’ai aimé les candidats qui ont été choisis. J’ai aimé leur ambition et leur volonté de devenir journaliste. », raconte Marie-Maude Denis. Elle se réjouit d’autant plus que certains d’entre eux sont devenus des collègues. « Ils ont leur carte d’employés! Ce ne sont plus des stagiaires, mais bien des collègues. Quelle fierté! Je suis fière de tout ce qui leur arrive. »

La notoriété et l’expérience : un atout

On pourrait croire que sa notoriété ou son rôle de journaliste d’enquête suscite la crainte. Pourtant, elle y voit un avantage. « Je pense que ça m’aide. Je n’ai pas besoin d’expliquer ou de rassurer longtemps les gens sur le fait qu’on est une émission crédible et qu’on va mettre les moyens en temps et en énergie pour faire un travail de fond. Les gens m’associent aussi personnellement avec un combat judiciaire en Cour suprême du Canada pour protéger mes sources d’informations confidentielles, qui a mené à de très beaux jugements pour la liberté de presse. Donc ils savent qu’ils peuvent me faire confiance. »

Contrairement à l’athlète qui atteint son apogée de performances souvent dans la vingtaine ou la trentaine, la journaliste, elle, continue d’évoluer dans le temps. « Je pense que plus tu as d’expérience de vie, plus tu as du recul. Et que plus tu as vécu la psychologie humaine, plus ça te donne des clés pour être à ton meilleur. »

Un métier en mutation

Le journalisme traverse aujourd’hui de profondes transformations. Pour Marie-Maude Denis, l’un des enjeux majeurs est qu’il y a de plus en plus de commentateurs ou de gens qui veulent expliquer la nouvelle et de moins en moins de « cueilleurs » qui vont chercher la nouvelle brute. « Ça prend des gens qui téléphonent, qui font des entrevues, qui lisent, qui écrivent, qui font des demandes d’accès aux documents et qui, parfois, se battent devant les tribunaux pour obtenir des documents. Des gens qui font le vrai gros travail. »

Lucide, Marie-Maude Denis appelle à une prise conscience collective. « Il faut un éveil de toute la société pour comprendre que la désinformation et les fausses nouvelles sont le résultat d’une société qui ne veut plus payer pour de l’information de qualité. » Malgré son agenda bien rempli, elle aimerait éventuellement s’engager davantage dans la défense de sa profession et faire la promotion du journalisme bien fait.

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